Le Viol de l'Histoire.




En début de semaine s'est tenue à Téhéran, sous la férule du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, une conférence visant à déterminer la "vérité "sur le génocide juif durant la seconde guerre mondiale. Soixante-sept "chercheurs", originaires d'une trentaine de pays, dont, entre autres, l'australien Friedrich Töben , le français Robert Faurisson, tous deux négationnistes convaincus, ainsi que l' américain David Duke, ex-dirigeant du Ku Klux Klan,ont participé à cette conférence. Tout ce beau monde s'est donc réuni afin de nier en bloc une évidence historique: le massacre à l'échelle industrielle de six millions d'êtres humains.
Au vu de cette parodie de conférence scientifique, on peut se demander si l'étude de l'Histoire, c'est à dire l'analyse objective de faits survenus dans un passé plus où moins proche, pourra un jour résister aux diverses tentatives d'interprétations que l'on peut en faire afin de servir des arguments idéologiques de tout poil. L'Histoire est écrite par les vainqueurs et il est vrai que depuis la plus haute antiquité, peu de nations ont échappé à la tentation de réinterpreter le fait historique en faveur d'une propagande politique et/ou religieuse. Mais, à l'heure où l'étude de l'Histoire, s'appuyant sur de nombreuses études scientifiques s'efforce de déterminer au plus juste une vision cohérente du passé, on peut s'étonner que certains en soient encore à tenter de réécrire celui-ci d'une manière plus que douteuse, quitte à se vautrer dans le ridicule et l'abjection. S'il ne s'agissait que de prétendre que les statues de l'île de Pâques sont d'origine extra-terrestre ou qu'Elvis Presley est toujours vivant, la plaisanterie serait un moindre mal ; mais tenter de faire disparaître d'un coup de baguette magique six millions de victimes, c'est faire preuve de stupidité et d'ignominie. N'en déplaise aux négationnistes, il existe encore des rescapés des camps de la mort qui ne sont pas des comédiens appointés par les services secrets américains et israëliens. Auschwitz, Treblinka, Dachau ne sont pas des décors de carton-pâte hollywoodiens mis en place par les alliés à la fin de la seconde guerre mondiale.
Bien heureusement, la majorité ( enfin, je l'espère) des gens sains d'esprit ne sont pas dupes de ces sinistres théories qui sont à l'Histoire ce que les graffiti de pissotières sont à la littérature. Ces prétendus "chercheurs" de la conférence de Téhéran ne sont en fait que des pornographes de l'Histoire.
"On peut violer l'Histoire, écrivait Alexandre DUMAS, mais à condition de lui faire de beaux enfants." C'est ce qu'à bassement tenté de faire cette semaine l'Internationale du négationnisme, mais à coup sûr, ses tentatives n'engendreront que veulerie et monstruosité.

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