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Affichage des articles du octobre, 2009

Un manuscrit à oublier

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"Codex le manuscrit oublié" Lev Grossman. Roman. Calmann-Lévy, 2007 Traduit de l'américain par Lisa Rosenbaum. Quand, dans les années 1980, Umberto Eco publia ses deux romans : « Le Nom de la Rose » et plus tard « Le Pendule de Foucault », il ne se doutait certainement pas – et nous, lecteurs encore moins – du formidable engouement qu'allaient susciter ses écrits. Ce succès légitime allait pourtant avoir une conséquence catastrophique dans le fait que nombre d'écrivaillons et d'éditeurs, tous fermement décidés à faire tinter leur tiroir-caisse, décidèrent de lui emboîter le pas en proposant aux lecteurs des romans à énigmes, mêlant intrigue policière et faits historiques plus ou moins sérieux, le tout saupoudré d'un zeste d'érudition destiné à faire croire aux lecteurs que le livre qu'ils ont entre les mains est plus qu'un simple roman destiné à les distraire, mais un ouvrage censé leur apprendre énormément de choses, voire leur révéle

Que le spectacle commence !

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"De l'eau pour les éléphants" Sara Gruen. Roman. Albin-Michel, 2007 Traduit de l'américain par Valérie Malfoy. Âgé de vingt-trois ans en cette année 1931, le jeune Jacob Jankowski se destine, à l'instar de son père, à la carrière de vétérinaire. Pour cela, il poursuit ses études au sein de la prestigieuse Université Cornell d'Ithaca . Alors qu'approchent les examens de fin d'année, Jacob apprend avec stupéfaction que ses parents viennent de décéder, victimes d'un accident de la route. Profondément bouleversé par cette nouvelle, le jeune homme va également se retrouver sans un sou vaillant. Le krach de 1929 a conduit la société américaine dans la Grande Dépression et la maison familiale ainsi que le cabinet vétérinaire de son père reviennent à la banque, suite au retard pris sur le remboursement d'un emprunt contracté pour payer ses études. Ulcéré, Jacob va devoir abandonner ses études et se retrouver à la rue et partager le destin de ces mill

Le-saviez-vous ? Il y a des sarcoptes à l'Elysée

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Il y a quelques temps, un quotidien allemand ( Bild Zeitung ) nous révélait (puisque la presse française est déséspérément muette sur ce sujet) le train de vie de notre omniprésident en son palais de l'Elysée. Nous apprenions ainsi, nous pauvres contribuables, que l'argent public (le nôtre, donc) servait à entretenir un train de vie princier au roitelet des français élu en mai 2007. Le petit individu disposerait donc à lui tout seul et pour son seul service de 8 avions (2 Airbus et 6 Falcon-Jet, dont le dernier en date, baptisé " Carla "aurait coûté 60 millions d'euros. L'un de ces Falcon 7x aurait été équipé d'une machine à café d'une valeur de 25000 euros !!!). Mais le service du prince ne s'arrête pas là, il dispose en effet de 61 voitures de fonction et aussi d'un millier d'employés attachés à son service, dont 44 chauffeurs et 87 cuisiniers. Dans les 300 mètres carré de l'appartement de fonction présidentiel, les fleurs se doivent

"Lève-toi et marche !"

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"Aide-toi et le ciel..." Yves Viollier. Roman. Robert Laffont, 2009. Le tout dernier roman d'Yves Viollier (que j'avais découvert avec « Les sœurs Robin ») nous entraîne cette fois-ci dans les pas de Marie Gendreau, une femme d'une quarantaine d'années qui, devenue veuve, s'est consacrée à l'éducation de son fils unique, Simon, mais aussi et surtout à son engagement associatif au sein des JOC ( Jeunesse Ouvrière Catholique ). Quand débute le récit, Marie est à l'aéroport où elle vient accueillir Simon, de retour d'une mission humanitaire en Haïti. Mais le jeune homme qui débarque ce jour là n'est plus cet enfant souriant et enjoué qu'elle a toujours connu. Simon, lors de sa mission, a découvert un autre monde, un monde de misère et de violence où survit tant bien que mal une population haïtienne qui, en plus de ses problèmes sociaux insondables, s'est vue décimée par l'ouragan Ike . Simon n'a pourtant pas économisé son éne

Le chevalier de la Triste-Figure

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"L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche" Miguel de Cervantes. Roman. Garnier - Flammarion, 1969 Traduction de Louis Viardot. « Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait, il n'y a pas longtemps, un hidalgo, de ceux qui ont lance au râtelier, rondache antique, bidet maigre et lévrier de chasse. Un pot-au-feu, plus souvent de mouton que de bœuf, une vinaigrette presque tous les soirs, des abattis de bétail le samedi, le vendredi des lentilles, et le dimanche quelque pigeonneau outre l'ordinaire, consumaient les trois quarts de son revenu. Le reste se dépensait en un pourpoint de drap fin, des chausses de panne avec leurs pantoufles de même étoffe, pour les jours de fête, et un habit de la meilleure serge du pays, dont il se faisait honneur les jours de la semaine. […] Or, il faut savoir que cet hidalgo, dans les moments où il restait oisif, c'est-à-dire à peu près toute l'année, s'adonnait à lire des livres de