Derrière le voile des apparences...
"Le poids des secrets" Aki Shimazaki . Roman. Leméac/Actes Sud
"Le poids des secrets"
Tsubaki, Leméac / Actes Sud, 1999
Hamaguri, Leméac / Actes Sud, 2000
Tsubame, Leméac / Actes Sud, 2001
Wasurenagusa, Leméac / Actes Sud, 2003
Hotaru, Leméac / Actes Sud, 2004
Yukiko, une vieille dame, rescapée du terrible drame de Nagasaki, vient de s'éteindre. Sa fille reçoit alors, par l'intermédiaire de l'avocat de sa mère, deux lettres. La première lui est adressée tandis que l'autre devra être remise à un personnage dont jusqu'ici elle ignorait l'existence. Ce qu'elle apprend dans la lettre qui lui est destinée la stupéfie : son grand-père ne serait pas mort à cause de l'explosion atomique lors du bombardement de Nagasaki le 9 aout 1945, mais il aurait été empoisonné et serait mort avant l'explosion. L'auteur de cet empoisonnement ne serait autre que Yukiko, sa propre fille. Pourquoi ? C'est ce que va découvrir la jeune femme au fil du récit que lui a laissé sa mère.
L'histoire de Yukiko nous replonge à l'époque de la fin de la seconde guerre mondiale. Elle est alors une jeune fille innocente qui, au hasard des circonstances, va faire d'étranges révélations au sujet de son père mais aussi au sujet de ses voisins immédiats dont le fils, Yukio, est son ami.
Quels secrets se cachent derrière les apparences ? C'est ce que Aki Shimazaki nous invite à découvrir au fil de ces cinq romans où plusieurs personnages, tous liés par le même destin se racontent les uns après les autres.
Dans cette pentalogie à l'aspect kaléidoscopique, chaque personnage nous en apprend un peu plus sur les secrets et les interrogations qui se posent d'emblée dès la lecture du premier de ces romans. Mais chaque révélation est aussi une ouverture vers d'autres questionnements, vers d'autres ramifications de l'intrigue qui, de l'époque contemporaine nous ramènent vers le début du XXème siècle.
On apprend ainsi au fil des cinq tomes le déroulement et les multiples intrications et connexions qui se jouent entre les protagonistes de l'histoire. Mais on assiste également en arrière-plan à l'évocation d'une page de l'histoire récente du Japon. C'est aussi toute une vision méconnue de la société japonaise qui nous est révélée : un nationalisme exacerbé, une xénophobie latente et une hiérarchisation des classes sociales qui faussent et pervertissent les rapports humains les plus simples et les plus innocents.
Je ne me hasarderai pas à raconter ou à résumer quoi que ce soit du récit qui se déroule au fil de ces cinq romans, de peur de déflorer l'intrigue, préférant en cela laisser aux futures lectrices et lecteurs le plaisir de découvrir par eux-mêmes la captivante histoire imaginée par Aki Shimazaki.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, ce récit n'est pas un thriller ni un roman policier. Pourtant, on ne peut s'empêcher, une fois la lecture commencée, de tenter d'en savoir plus sur le destin de chacun des protagonistes de cette histoire tant ce récit est mené de main de maître.
Servie par une écriture sobre et fluide, l'histoire de Yukio et Yukiko, de leurs parents, mais aussi de leurs enfants emmènera le lecteur dans un récit captivant qui s'étend sur trois générations. On y verra que le destin des uns et des autres est bien souvent le fruit du pur hasard, que le moindre geste, la moinde parole, la décision la plus anodine, peuvent, à l'instar de l'effet papillon, se révéler lourds de conséquences pour des êtres que séparent le temps et l'espace.
D'une prodigieuse inventivité, d'une construction remarquable, « Le poids des secrets », ce roman en cinq actes, ce drame subtil empreint d'une poésie sous-jacente nous invite à découvrir la face cachée de la société japonaise tout en nous offrant un récit qui est aussi une méditation sur la destinée humaine et la part de hasard inhérente à chacune de nos existences. Sublime.
L'avis de Chatperlipopette, de Frisette, de Joëlle (désolé pour les autres mais les cinq tomes étant plus ou moins dispersés sur leurs blogs et répartis sur plusieurs articles, cela ne ferait que multiplier les liens)
"Le poids des secrets"
Tsubaki, Leméac / Actes Sud, 1999
Hamaguri, Leméac / Actes Sud, 2000
Tsubame, Leméac / Actes Sud, 2001
Wasurenagusa, Leméac / Actes Sud, 2003
Hotaru, Leméac / Actes Sud, 2004
Yukiko, une vieille dame, rescapée du terrible drame de Nagasaki, vient de s'éteindre. Sa fille reçoit alors, par l'intermédiaire de l'avocat de sa mère, deux lettres. La première lui est adressée tandis que l'autre devra être remise à un personnage dont jusqu'ici elle ignorait l'existence. Ce qu'elle apprend dans la lettre qui lui est destinée la stupéfie : son grand-père ne serait pas mort à cause de l'explosion atomique lors du bombardement de Nagasaki le 9 aout 1945, mais il aurait été empoisonné et serait mort avant l'explosion. L'auteur de cet empoisonnement ne serait autre que Yukiko, sa propre fille. Pourquoi ? C'est ce que va découvrir la jeune femme au fil du récit que lui a laissé sa mère.
L'histoire de Yukiko nous replonge à l'époque de la fin de la seconde guerre mondiale. Elle est alors une jeune fille innocente qui, au hasard des circonstances, va faire d'étranges révélations au sujet de son père mais aussi au sujet de ses voisins immédiats dont le fils, Yukio, est son ami.
Quels secrets se cachent derrière les apparences ? C'est ce que Aki Shimazaki nous invite à découvrir au fil de ces cinq romans où plusieurs personnages, tous liés par le même destin se racontent les uns après les autres.
Dans cette pentalogie à l'aspect kaléidoscopique, chaque personnage nous en apprend un peu plus sur les secrets et les interrogations qui se posent d'emblée dès la lecture du premier de ces romans. Mais chaque révélation est aussi une ouverture vers d'autres questionnements, vers d'autres ramifications de l'intrigue qui, de l'époque contemporaine nous ramènent vers le début du XXème siècle.
On apprend ainsi au fil des cinq tomes le déroulement et les multiples intrications et connexions qui se jouent entre les protagonistes de l'histoire. Mais on assiste également en arrière-plan à l'évocation d'une page de l'histoire récente du Japon. C'est aussi toute une vision méconnue de la société japonaise qui nous est révélée : un nationalisme exacerbé, une xénophobie latente et une hiérarchisation des classes sociales qui faussent et pervertissent les rapports humains les plus simples et les plus innocents.
Je ne me hasarderai pas à raconter ou à résumer quoi que ce soit du récit qui se déroule au fil de ces cinq romans, de peur de déflorer l'intrigue, préférant en cela laisser aux futures lectrices et lecteurs le plaisir de découvrir par eux-mêmes la captivante histoire imaginée par Aki Shimazaki.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, ce récit n'est pas un thriller ni un roman policier. Pourtant, on ne peut s'empêcher, une fois la lecture commencée, de tenter d'en savoir plus sur le destin de chacun des protagonistes de cette histoire tant ce récit est mené de main de maître.
Servie par une écriture sobre et fluide, l'histoire de Yukio et Yukiko, de leurs parents, mais aussi de leurs enfants emmènera le lecteur dans un récit captivant qui s'étend sur trois générations. On y verra que le destin des uns et des autres est bien souvent le fruit du pur hasard, que le moindre geste, la moinde parole, la décision la plus anodine, peuvent, à l'instar de l'effet papillon, se révéler lourds de conséquences pour des êtres que séparent le temps et l'espace.
D'une prodigieuse inventivité, d'une construction remarquable, « Le poids des secrets », ce roman en cinq actes, ce drame subtil empreint d'une poésie sous-jacente nous invite à découvrir la face cachée de la société japonaise tout en nous offrant un récit qui est aussi une méditation sur la destinée humaine et la part de hasard inhérente à chacune de nos existences. Sublime.
L'avis de Chatperlipopette, de Frisette, de Joëlle (désolé pour les autres mais les cinq tomes étant plus ou moins dispersés sur leurs blogs et répartis sur plusieurs articles, cela ne ferait que multiplier les liens)
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