Le 2e Prix Landerneau # 2
"L'origine de la violence" Fabrice Humbert. Roman. Editions Le Passage, 2009
Le narrateur,un jeune professeur de lettres, accompagnant ses élèves dans un voyage culturel en Allemagne, leur fait visiter Weimar et sa région. Là, ils vont suivre les traces de Goethe et de Schiller qui ont vécu et arpenté cette partie du Land de Thuringe au XIXe siècle.
Au cours d'une sortie dans la forêt de l'Ettersberg, le professeur et ses élèves vont être amenés à visiter un lieu beaucoup moins romantique : le camp de concentration de Buchenwald.
Au cours d'une sortie dans la forêt de l'Ettersberg, le professeur et ses élèves vont être amenés à visiter un lieu beaucoup moins romantique : le camp de concentration de Buchenwald.
Dans le musée, une photographie va brusquement attirer son attention. Sur ce cliché, pris en décembre 1941, le médecin du camp s'est fait photographier avec quelques prisonniers en arrière-plan. C'est justement le visage de l'un de ceux-ci qui va profondément déranger le jeune homme : l'un des prisonniers accuse en effet une troublante ressemblance avec son propre père.
Bien évidemment, l'homme de la photographie ne peut pas être son père, celui-ci étant né en 1942, l'année même où mourra le prisonnier de Buchenwald.
Bien évidemment, l'homme de la photographie ne peut pas être son père, celui-ci étant né en 1942, l'année même où mourra le prisonnier de Buchenwald.
Intrigué, cependant, le jeune homme ne compte pas en rester là et décide d'en savoir plus sur cet inconnu. De retour à Paris, il va même informer son père de cette étrange ressemblance. Mais celui-ci, bien qu'admettant la similitude des traits, ne semble éprouver qu' indifférence face à cette découverte.
Continuant ses investigations, le jeune professeur de lettres va finir par découvrir l'identité de l'inconnu : un juif nommé David Wagner.
Le narrateur, au vu de cette découverte, se trouve dans une impasse : comment expliquer cette ressemblance entre son père et un déporté juif, mort en 1942 ? Le jeune homme est en effet issu d'une famille de riches notables normands qui à priori n'a jamais compté de membres d'origine israëlite.
C'est cependant à force de recherches , de recoupements et de témoignages d'anciens déportés, que peu à peu la vérité va se faire jour. Dénouant patiemment l'écheveau embrouillé d'anciennes archives, le jeune homme va exhumer de bien inavouables secrets.
Continuant ses investigations, le jeune professeur de lettres va finir par découvrir l'identité de l'inconnu : un juif nommé David Wagner.
Le narrateur, au vu de cette découverte, se trouve dans une impasse : comment expliquer cette ressemblance entre son père et un déporté juif, mort en 1942 ? Le jeune homme est en effet issu d'une famille de riches notables normands qui à priori n'a jamais compté de membres d'origine israëlite.
C'est cependant à force de recherches , de recoupements et de témoignages d'anciens déportés, que peu à peu la vérité va se faire jour. Dénouant patiemment l'écheveau embrouillé d'anciennes archives, le jeune homme va exhumer de bien inavouables secrets.
Dans la même veine que « Les Disparus » de Daniel Mendelssohn, qui s'appuyait sur des faits authentiques, Fabrice Humbert nous offre une œuvre de fiction ayant elle aussi pour argument principal un douloureux secret de famille dont les origines remontent à la sombre époque de la montée du nazisme, bientôt suivie par l'orchestration de la « solution finale ».
Mais ici les causes du drame s'avèrent beaucoup plus inavouables que celles décrites par Mendelssohn dans son ouvrage. Ici sont décrits les petits travers d'une certaine bourgeoise française qui, lors des années de l'Occupation, n'a pas hésité à recourir à la délation, que ce soit par jalousie, par intérêt, ou pour toutes autres raisons, mais aussi du fait de ce vieil antisémitisme latent, (qui n'est nullement l'apanage des populations d'outre-Rhin) habilement dissimulé derrière une façade de respectabilité et d'humanisme, mais qui, de l'affaire Dreyfus au régime de Vichy va se déchaîner et exhiber au grand jour ses aspects les plus ignominieux.
Le lecteur qui aura lu « Les Disparus » avant « L'origine de la violence » trouvera certainement le roman de Fabrice Humbert moins perturbant émotionnellement que l'ouvrage de Daniel Mendelssohn, sentiment dû au fait que les personnages ici décrits ressortent de la fiction et ont donc de par ce fait moins d'impact que les visages réels rencontrés lors de la lectures des « Disparus ».
Reste cependant que « L'origine de la violence » est un roman captivant qui nous entraîne, à la suite du narrateur, dans une recherche de la vérité qui va s'avérer pleines de surprises et de mystères. On ne peut que saluer l'habileté de l'auteur qui nous livre ici un récit captivant sur la quête des origines, sur la honte, la trahison, la vengeance et, pour finir, sur le pardon et la réconciliation.
L'inscription pleine de cynisme sur la porte du camp de Buchenwald : "A chacun son dû"
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