De l'autre côté...
"Coraline" Neil Gaiman. Roman. Albin Michel, 2003
Traduit de l'anglais par Hélène Collon.
Coraline vient d'emménager avec ses parents dans un appartement situé dans une très vieille maison. Mais ses parents n'ont guère de temps à consacrer à leur fille. Occupés la plupart du temps à travailler sur leur ordinateur, ils laissent la fillette se débrouiller toute seule. Après tout, elle a ses jouets, la télévision et des cassettes vidéo. Mais il n'y a pas grand'chose d'intéressant à la télévision et pour ce qui est des cassettes, Coraline les a déjà toutes vues et revues.
Alors, pour tromper son ennui, Coraline décide d'explorer son nouvel univers. Il y a d'abord le jardin, un grand jardin en friche au fond duquel se trouvent un vieux court de tennis, une roseraie abandonnée depuis longtemps ainsi qu' un vieux puits dont l'ouverture est condamnée par des planches.
Il y a aussi les occupants des deux autres appartements, les demoiselles Spink et Forcible, deux vieilles dames, anciennes comédiennes qui vivent en compagnie de leurs chiens affublés de prénoms humains. À l'étage supérieur vit monsieur Bobo, un vieil excentrique qui prétend posséder un cirque de souris savantes.
Mais Coraline a rapidement fait le tour de son nouvel environnement et l'ennui ne tarde pas à réapparaître.
Mais Coraline a rapidement fait le tour de son nouvel environnement et l'ennui ne tarde pas à réapparaître.
Un seul endroit reste encore hors de sa portée : le grand salon. Cette pièce lui a été interdite d'accès par ses parents car elle renferme les bibelots et les meubles ayant appartenu à sa grand'mère. Dans la crainte qu'elle n'abîme les vieilleries entreposées là, sa mère a interdit à Coraline de pénétrer dans cette pièce. Pourtant, ce ne sont pas les meubles qui dorment ici qui fascinent la fillette mais plutôt la grande porte fermée à clef dont elle se demande ce qui se cache derrière. Interrogeant sa mère à ce propos, celle-ci lui montre que cette porte a été murée lorsque la maison a été divisée en plusieurs appartements. Derrière se trouve justement le dernier appartement de l'habitation qui n'ait pas été encore loué.
Pourtant, cette porte fermée ne cesse d'intriguer Coraline et, ayant réussi à dérober la clef, elle réussit à l'ouvrir pour constater que le mur de briques a soudainement disparu. À la place de celui-ci, elle découvre un long et sombre couloir et au bout, un appartement identique au sien. Enfin... presque identique...
Dans cet appartement vivent deux personnages qui ressemblent en tous points à ses parents, si ce n'est qu'à la place des yeux ils ont de gros boutons de chemise. Et ils semblent bien amicaux, ceux qui disent être son « autre père » et son « autre mère ». Ils ont, eux, contrairement à ses vrais parents, tout leur temps pour s'occuper de la fillette. Mais malgré cette gentillesse un peu trop appuyée, Coraline se doute que quelque chose ne va pas. Derrière les sourires et les mots tendres se cache une menace qu'elle ne parvient pas à définir. Dans ce monde-miroir, les choses, les gens et les animaux semblent avoir subi un étrange décalage, comme si en cet endroit le monde n'était qu'une grotesque et maladroite copie du monde réel. Quel est donc le mystère qui entoure cet autre-monde, ce monde où rien ne semble être ce qu'il paraît au premier abord, ce monde qui tend à se refermer un piège autour de Coraline ?
Avec « Coraline » Neil Gaiman revisite le thème de la traversée du miroir cher à Lewis Carroll. Mais ici, le Pays des Merveilles tend à devenir le Pays des Horreurs et Coraline-Alice aura fort à faire pour retrouver la sécurité du monde réel. Neil Gaiman, qui est un des meilleurs auteurs de Science-Fiction et de littérature fantastique contemporaine, signe ici un conte qui oscille entre le merveilleux et la terreur, entre le conte pour enfants et le roman d'épouvante dans un récit qui n'est pas sans évoquer les abominations chères à Howard Phillips Lovecraft ou à la monstrueuse créature de « It » signée Stephen King.
Neil Gaiman nous offre avec « Coraline » un petit chef-d-œuvre de littérature angoissante, un conte fantastique où alternent humour et frissons, un récit étrange à l'univers inquiétant qui ravira jeunes et moins jeunes et les fera frémir jusqu'aux toutes dernières pages.
Commentaires
Je soumets mon roman à votre critique.
https://www.zizole.blogs.psychologies.com/EUPHRASIUM
"Emma ou la rage de vivre"
Editions Amalthée.
Référencement en cours. Pour ceux qui le désirent: commande possible déjà à la FNAC.
Voir lien ci-dessous.
http://livre.fnac.com/a2620536/E-Calmont-Emma-ou-la-rage-de-vivre?OriginClick=yes
http://www.fnac.com/redir/emailing.asp?PRID=2620536
« Ils disposaient d’eau et d’une étendue de terre. De quoi avaient-ils besoin d’autre pour vivre ? Mais rien, absolument rien pour le moment. »
Emma à neuf ans. Avec ses joies et ses questionnements sur la vie, elle mène une existence au cœur d’une rizerie, en compagnie de ses camarades. De l’école à l’église, sans oublier les fêtes au village, camaraderie, amitié, solidarité, combativité dans le respect sont peintes comme des armes inoffensives et indispensables au bonheur ! Emma ou la rage de vivre s’ouvre sur un hommage aux ancêtres. Dans cet ouvrage, humanisme et optimisme sont mis en valeur , il s’agit d’une véritable philosophie de la vie.
Résumé:
Le passé dessine les contours du futur. Ainsi l’histoire ici racontée dans Emma ou la rage de vivre s’ouvre-t-elle sur un hommage aux ancêtres. En 1624, un groupe d’hommes, fuyant des guerres, s’élance à la recherche de terre pour construire un village de paix et d’unité.
De ces ancêtres audacieux et acteurs de leur vie, naît Emma dix-sept générations plus tard. Héritière de ce passé de braves hommes, dotée d’une curiosité à toute épreuve, Emma nous est présentée dans sa relation à la vie. Emma et ses camarades s’approprient le monde des adultes et évoluent à leur aise. A la rizerie, aux fêtes du village, au bal des collégiens, au marché, à l’école, dans les grands événements de la vie telles la maladie, la mort, Emma et ses amis sont sous nos yeux, toujours comme des acteurs selon leur degré de compréhension. Rien ne les freine. Dans leur monde, on peut parler même aux oiseaux. Oui, tout devient possible avec Emma et ses camarades. Les pluies diluviennes qui les gardent à l’école pour une nuit sans crier garde, donnent lieu à des mises en scène de joie. Et tous sont entraînés dans de tels élans quelles que soient les circonstances.
Des enfants, mais des enfants tout à fait raisonnables comme des adultes, on dirait. Emma nous mène dans un monde d’éveil et émerveillement en toute chose. Et la curiosité, l’amitié, l’émulation, la joie, le respect de l’autre … donnent accès au bonheur immédiat. L’émerveillement et la curiosité qui animent ces enfants semblent prolonger ce bonheur dans le futur. En cela, Emma ou la rage de vivre est un ouvrage axé sur l’humanisme et l’optimisme. Les aptitudes à ces valeurs se retrouvent ou en tout cas, sont accessibles aux enfants de tous les pays. Aussi pouvons-nous dire que Emma ou la rage de vivre est un ouvrage résolument tourné vers le futur et sur le monde.
Marie