Swimming with Sharks # 4 : "Merci qui ? "
Aujourd'hui est un jour à marquer d'une pierre blanche. Notre valeureux président nous a fait l'honneur de son illustre présence à notre université d'été. Il a appelé, lors de son discours, à "rassembler la nation derrière ses entreprises". C'était si beau que nous avions tous la gorge serrée.
Mais ce n'était qu'un début : notre grand homme nous a déclaré qu'il soutenait notre proposition de "séparation à l'amiable", proposition qui visera à réduire les droits des salariés en cas de licenciement.
Le président, phare de notre nation, nous a également promis de revoir la fiscalité des entreprises, de limiter les contrôles fiscaux et de dépénaliser le droit des affaires.
Et enfin, cerise sur le gâteau, notre glorieux chef de l'Etat nous a assuré de sa volonté d'assouplir l'odieux système des 35 heures, de fusionner l'ANPE et l'UNEDIC avant la fin de l'année, d'ouvrir les magasins le dimanche et de ne pas remplacer un fonctionnaire sur trois dès 2008.
Devant cette avalanche de bienfaits, nous n'avons pu retenir nos larmes.
Yves Jego, porte-parole de l'UMP: Nicolas Sarkozy a fait un discours de "vérité et de volonté", et a rappelé "qu'il ne renonçait à aucune des promesses de la campagne électorale"."En mettant en avant la nécessaire cohésion du pays pour réussir sa modernisation, le chef de l'Etat a réussi à s'extraire des contraintes d'une autre époque". (Communiqué, jeudi 30 août)
Yvon Gattaz, président de l'Association des moyennes entreprises patrimoniales (Asmep) et ancien président du CNPF (1981-86): "C'est un très grand changement et même une révolution des esprits. On en parlera longtemps de cette journée". "Avant les hommes politiques n'osaient pas parler des changements inévitables" et "on a cru" que Nicolas Sarkozy, qui avait fait de la "rupture" le thème central de sa campagne présidentielle, "allait atténuer son discours" une fois élu. Mais "là je crois que la nécessité du changement semble acquise dans l'esprit d'une majorité de Français". Ce discours est "un succès extraordinaire" pour les entrepreneurs et Laurence Parisot. (Déclaration à l'AFP, jeudi 30 août)
La CGPME: Les entreprises sont "désormais considérées comme des partenaires et non plus comme des adversaires". Elle a salué l'objectif de mettre fin à la "pénalisation" de l'économie, comme "l'engagement réaffirmé en faveur de l'innovation" et "de l'accès des PME aux marchés publics".La réforme de la loi Galland et l'ouverture des commerces le dimanche "doivent bien prendre en compte la réalité des PME et du commerce de proximité". (Communiqué, jeudi 30 août)
Laurence Parisot, présidente du Medef: "L'économie a d'abord besoin pour que les choses fonctionnent d'un environnement psychologique favorable à l'esprit d'entreprise, c'est cela que le président a créé aujourd'hui: un environnement favorable, encourageant stimulant pour l'entrepreneur", a-t-elle jugé.Le président "a compris qu'il fallait agir" sur les charges fiscales et sociales "trop lourdes", pour "qu'ensuite nous ayons des marges de manoeuvre pour agir sur les salaires et les investissements". (Déclaration à la presse, jeudi 30 août)
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