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Affichage des articles du novembre, 2008

"Deux frères"

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"Les Thibault" Roger Martin du Gard. Roman. gallimard, 2003. « Deux frères », c'est le titre auquel avait pensé Roger Martin du Gard pour nommer ce cycle romanesque en huit épisodes avant de l'intituler « Les Thibault ». Cette vasque fresque, fruit de dix-sept ans d'écriture, qui nous mène des premières années du XXe siècle jusqu'à la fin de la première guerre mondiale, a valu à son auteur d'obtenir le Prix Nobel de Littérature en 1937. Le premier épisode de cette série : « Le cahier gris », nous introduit au sein de cette famille de la grande bourgeoisie parisienne, famille séverement régentée par le pater familias , Oscar Thibault qui, veuf, dirige seul et d'une main de fer sa maisonnée. Le vieil homme a fort à faire car le plus jeune de ses deux fils, Jacques, vient de fuguer en compagnie de son ami Daniel de Fontanin. La cause de cette fuite a été motivée par la découverte à l'école d'un cahier gris que s'échangeaient les deux élè

Un cabinet de curiosités

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"Là où les tigres sont chez eux" Jean-Marie Blas de Roblès. Roman. Zulma, 2008. Eléazard von Wogau est correspondant de presse au Brésil. Il s'est installé à Alcântara, dans la région du Nordeste , et vient de divorcer d'avec son épouse Elaine, paléontologue et universitaire brésilienne. Dans cette ville, vestige de l'époque coloniale du XVIIIeme siècle et peu à peu reconquise par la jungle, Eléazard mène une vie retirée, en compagnie de son perroquet Heidegger et de Soledade, une jeune mulâtre qui s'occupe des tâches ménagères. Eléazard vient de recevoir d'un éditeur un manuscrit inédit du XVIIeme siècle, retrouvé à la Bibliothèque nationale de Palerme. Il s'agit d'une biographie du père jésuite Athanase Kircher , rédigée par son disciple Caspar Schott. Eléazard a pour tâche de remettre en forme ce texte et de le commenter pour en faciliter l'accès aux futurs lecteurs. Tous les chapitres du roman de Jean-Marie Blas de Roblès vont donc s'

Mors Omnia Vincit

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"La Porte des Enfers" Laurent Gaudé. Roman. Actes Sud, 2008. Un matin de l'été 1980, à Naples, Matteo De Nittis, chauffeur de taxi, conduit son fils Pippo à l'école. Exaspéré par les embouteillages, il a garé sa voiture et a décidé de finir le trajet à pied. Alors qu'ils arrivent tous deux à proximité de l'établissement scolaire, des coups de feu éclatent et voilà le père et son fils au milieu d'une fusillade. C'est en effet à ce même endroit et au même moment que deux clans de la Camorra ont décidé d'en découdre. Matteo se jette à terre en serrant son fils afin de le protéger. Quand tout s'arrête, Matteo se redresse, indemne. Mais Pippo, lui, ne se relèvera plus jamais : touché par une balle perdue, l'enfant a été tué sur le coup. Commence alors, pour Matteo et sa femme Giuliana, un long cauchemar. Leur fils de six ans est mort et, c'est bien compréhensible, ils ne peuvent admettre cette disparition, cet absurde, injuste et douloureux

Le prix de la chair

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"Une éducation libertine" Jean-Baptiste del Amo. Roman. Gallimard, 2008. « Paris, nombril crasseux et puant de France. Le soleil, suspendu au ciel comme un oeil de cyclope, jetait sur la ville une chaleur incorruptible, une sécheresse suffocante. Cette fièvre fondait sur Paris, cire épaisse, brûlante, transformait les taudis des soupentes en enfers, coulait dans l'étroitesse des ruelles, saturait de son suc chaque veine et chaque artère, asséchait les fontaines, stagnait dans l'air tremblotant des cours nauséabondes, la désertion des places. Dans cette géhenne, la chaleur de l'été collait aux visages comme un masque, drapait les corps de feu, tuait les bêtes qui tentaient de survivre en quelque coin d'ombre, suffoquait les femmes uax poitrines poisseuses. Les glandes sudorales déversaient par flots leurs humeurs. Jaillies d'aisselles velues, elles s'écoumaient des fesses aux flancs puis sur les jambes. Fondue comme du beurre sur les fronts, la sueur pi

11 Novembre

En hommage aux victimes de la Grande Guerre, un court-métrage de Julien Delmas : "Reste en vie" Reste En Vie envoyé par liberteproduction01

Rions un peu...avec Christine Lagarde !

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Notre ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi nous avait déjà bien fait rire en 2007 avec sa déclaration "« Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. La France est un pays qui pense. J’aimerai vous dire : assez pensé, maintenant retroussons nos manches ! » Puis elle nous a fait nous bidonner quand elle nous a donné ce conseil, devant la flambée des prix du pétrole : "L'essence est trop chère ? Roulez à vélo !" On a ensuite pensé qu'elle avait atteint des sommets en prédisant pour 2008 une croissance de 2%, prophétie qui la plaçait définitivement au même niveau de clairvoyance qu'Elizabeth Tessier (qui avait prévu, rappelons-le, une invasion extra-terrestre en 2001). Mais c'est aujourd'hui, jour historique qui voit les Etats-Unis élire en Barack Obama le premier président américain d'origine afro-américaine que notre chère Christine Lagarde s'est surpassée en déclarant que : "

La guerre de Troie n'aura pas lieu.

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"Ilium - Olympos" Dan Simmons. Roman. Robert Laffont 2004 & 2006. Traduit de l'américain par Jean-Michel Brèque. Dan Simmons est un de ces auteurs de S.F. que j'ai connu sur le tard avec le cycle « Hypérion-Endimyon » puis peu de temps après avec « L'échiquier du Mal ». J'avais été emballé par ces romans extrêmement bien construits, riches en rebondissements et servis par un imaginaire foisonnant propice à une immersion totale dans l'univers présenté par l'auteur. Aussi, quand s'est trouvé à ma disposition le diptyque « Ilium-Olympos », c'est sans hésitation que je me suis lancé dans la lecture de ce qui se présentait à mes yeux comme un nouvel évenement dans la littérature S.F. L'attribution du Prix Locus 2004 à « Ilium », premier opus de cette dilogie, ne pouvait que m'encourager à me lancer dans cette oeuvre imposante qui frise les 2000 pages. J'ai donc commencé « Ilium » avec enthousiasme, me régalant d'avance à