Spin Doctors
"L' Idéologie" Stéphane Osmont. Roman. Grasset, 2008
Evariste Kowalski fait donc partie de cette étrange tribu qui excelle à nous influencer même dans notre quotidien le plus banal. Payé à prix d'or, il fait et défait les réputations de n'importe quel personnage public. Aucun désir ou aucune haine ne motive ses actions si ce n'est l'appât du gain. Pourtant, quelque chose semble s'être enrayé dans le mécanisme bien huilé qui jusqu'alors faisait la fortune d'Evariste.
Bûcher des vanités et jeu de massacre , « L'idéologie » de Stéphane Osmont est un véritable mascaret dans lequel s'agitent politiques, requins de la haute finance et internautes anonymes. Troisième volet d'une trilogie dont les titres reprennent ceux des ouvrages de Karl Marx (Le Capital – Le Manifeste – L'idéologie), ce dernier roman consacré aux médias est une véritable bombe. Stéphane Osmont nous entraîne à la suite de son personnage dans un monde de luxe et de stupre où la dépravation et l'ambition vont de pair.
Malgré son aspect de farce moderne, son côté rabelaisien, son énergie, son rythme éffrené, ses personnages truculents et pathétiques, « L'idéologie » est un roman qui ne risque pas de me réconcilier avec la société contemporaine, ses pièges, ses manipulations et ses chausse-trappes. Mais c'est là que réside tout l'intérêt de ce roman, dans la dénonciation de ces pratiques artificielles qui ne visent qu'à décerveler et à embobiner le citoyen de base en lui servant sur un plateau tout ce qui pourra être à même de l'influencer dans ses choix politiques et ses goûts en matière de consommation.
Bref, que dire de plus, si ce n'est que j'ai adoré ce roman, que sa lecture en fut jubilatoire et que j'en redemande... Cela tombe bien, je n'ai pas lu les deux premiers opus de la série : « Le Capital » (sur le milieu des affaires) et « Le Manifeste »(sur les milieux de la politique). D'autant plus que ces romans étant indépendants les uns des autres, il n'est pas nécessaire de les lire dans un ordre précis.
Vais-je résister à la tentation ? Rien n'est moins sûr. Mais peut-être suis-je manipulé ?...
Il s'appelle Evariste Kowalski. Son job : « Spin Doctor ».
Il appartient à cette caste méconnue des « Lobbyists », ces agents d'influence qui manipulent l'opinion publique.
De la politique à la haute-couture, en passant par l'actualité, l'édition et tous les domaines touchant le grand public, ces hommes de l'ombre n'ont qu'un seul but : influencer la majorité d'entre nous.
De leur talent dépend l'ascension ou la chute de tel ou tel homme politique, le succès d'un roman, d'un genre musical, voire le déclenchement d'une guerre. Ces hommes sont tout puissants, ils manipulent l'opinion à travers les médias comme un enfant le ferait d'une boule de pâte à modeler.
Toujours en retrait, ils sont l'éminence grise des politiques, des patrons des grands groupes côtés en bourse, des créateurs de mode, des écrivains renommés...
Leurs honoraires atteignent des proportions gigantesques et la moindre idée s'échappant de leur bouche se monnaye contre des sommes colossales.
Toujours en retrait, ils sont l'éminence grise des politiques, des patrons des grands groupes côtés en bourse, des créateurs de mode, des écrivains renommés...
Leurs honoraires atteignent des proportions gigantesques et la moindre idée s'échappant de leur bouche se monnaye contre des sommes colossales.
Habiles, discrets, talentueux, ils ont réussi à faire accepter à la société américaine la nécessité d'un conflit en Irak et bientôt celle d'un autre en Iran.
Dans une moindre mesure, ils ont concouru à l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, grâce notamment à Thierry Saussez et Henri Guaino, manipulateurs de haut vol qui ont su faire prendre aux français des vessies pour des lanternes et leur faire avaler des couleuvres aussi longues que la Grande Muraille de Chine.
Evariste Kowalski fait donc partie de cette étrange tribu qui excelle à nous influencer même dans notre quotidien le plus banal. Payé à prix d'or, il fait et défait les réputations de n'importe quel personnage public. Aucun désir ou aucune haine ne motive ses actions si ce n'est l'appât du gain. Pourtant, quelque chose semble s'être enrayé dans le mécanisme bien huilé qui jusqu'alors faisait la fortune d'Evariste.
Est-ce de la lassitude ? De la colère ? Du dégoût ? Toujours est-il que cet homme rompu aux artifices de la manipulation de masse décide de partir en croisade contre ceux-là même qui font partie de sa clientèle. Écoeuré par cette génération des baby-boomers à laquelle appartient son père – cette génération dont les membres, après avoir prôné dans les années 60 les idéaux de liberté et de justice sociale se sont retrouvés quelques années plus tard être les artisans d'un modèle de société basé sur le profit et l'exploitation des plus faibles – Evariste décide de mettre le feu aux poudres.
Virtuose du Net, il va s'acharner à démolir tous ceux qui jusqu'alors faisaient partie de sa richissime clientèle. Par l'intermédiaire de blogs tenus par des personnages pour le moins bizarres, il va propager de fausses rumeurs, semer le doute chez les internautes, et offrir en pâture à la vindicte populaire quelques personnages très haut placés dans l'échelle sociale.
Virtuose du Net, il va s'acharner à démolir tous ceux qui jusqu'alors faisaient partie de sa richissime clientèle. Par l'intermédiaire de blogs tenus par des personnages pour le moins bizarres, il va propager de fausses rumeurs, semer le doute chez les internautes, et offrir en pâture à la vindicte populaire quelques personnages très haut placés dans l'échelle sociale.
Bûcher des vanités et jeu de massacre , « L'idéologie » de Stéphane Osmont est un véritable mascaret dans lequel s'agitent politiques, requins de la haute finance et internautes anonymes. Troisième volet d'une trilogie dont les titres reprennent ceux des ouvrages de Karl Marx (Le Capital – Le Manifeste – L'idéologie), ce dernier roman consacré aux médias est une véritable bombe. Stéphane Osmont nous entraîne à la suite de son personnage dans un monde de luxe et de stupre où la dépravation et l'ambition vont de pair.
Acerbe, mordant, corrosif, « L'idéologie » est une satire à peine exagérée des milieux du pouvoir et des sphères d'influence, de ceux qui régissent en sous-main notre vie quotidienne. Jubilatoire, ironique, inquiétant aussi, le récit de Stéphane Osmont nous incite à découvrir la face cachée de notre société. Avec ce roman, il nous dresse le portrait d'une élite corrompue, uniquement préoccupée de ces songes creux que sont l'appétit du sexe, du lucre et du pouvoir. Le personnage central lui-même – malgré sa volonté de court-circuiter le système – n 'échappe pas à cette cinglante critique des milieux du pouvoir.
Malgré son aspect de farce moderne, son côté rabelaisien, son énergie, son rythme éffrené, ses personnages truculents et pathétiques, « L'idéologie » est un roman qui ne risque pas de me réconcilier avec la société contemporaine, ses pièges, ses manipulations et ses chausse-trappes. Mais c'est là que réside tout l'intérêt de ce roman, dans la dénonciation de ces pratiques artificielles qui ne visent qu'à décerveler et à embobiner le citoyen de base en lui servant sur un plateau tout ce qui pourra être à même de l'influencer dans ses choix politiques et ses goûts en matière de consommation.
Bref, que dire de plus, si ce n'est que j'ai adoré ce roman, que sa lecture en fut jubilatoire et que j'en redemande... Cela tombe bien, je n'ai pas lu les deux premiers opus de la série : « Le Capital » (sur le milieu des affaires) et « Le Manifeste »(sur les milieux de la politique). D'autant plus que ces romans étant indépendants les uns des autres, il n'est pas nécessaire de les lire dans un ordre précis.
Vais-je résister à la tentation ? Rien n'est moins sûr. Mais peut-être suis-je manipulé ?...
Commentaires
J'ai peur d'être de très mauvaise humeur si je mets le nez dans ce bouquin; est-ce bien nécessaire de se faire plus de mal quand on a la réalité sous les yeux tous les jours ?