"Zenda baashi" ("Reste en vie")
"LE PHOTOGRAPHE" Emmanuel Guibert-Didier Lefèvre-Frédéric Lemercier.
Bande-dessinée. DUPUIS, 2003, 2004, 2006.
« Je sors un de mes appareils. Je prends un vingt millimètres, un très grand angle, pour photographier depuis le sol. Qu'on sache où je suis mort. »
C'est à la fin du mois de juillet 1986 que Didier Lefèvre, reporter-photographe quitte Paris à destination de Peshawar ( Pakistan ) où il va rejoindre une équipe de l'organisation « Médecins Sans Frontières » qui doit se rendre en Afghanistan, pays plongé dans la guerre qui oppose les combattants mudjahidins aux envahisseurs soviétiques et au gouvernement communiste mis en place à Kaboul.
L'expédition de MSF doit traverser clandestinement la frontière pakistano-afghane afin de se rendre dans la province du Badakhshan, à Feyzabad, au nord de l'Afghanistan afin de rejoindre et d'approvisionner en médicaments et en matériel un petit hopital de campagne et aussi d'en créer un autre.
La bande-dessinée d'Emmanuel Guibert et Didier Lefèvre retrace cette expédition effectuée dans un pays en proie à la guerre, pays dont les populations aujourd'hui encore subissent la violence des armes, pays où les oppresseurs ont depuis changé de visage et de camp mais dont les proies, vieillards, femmes, enfants, restent obstinément les mêmes, perpétuelles victimes expiatoires de tous les conflits qui ensanglantent la planète.
La relation de ce périple mêle adroitement les dessins d'Emmanuel Guibert aux photos prises par Didier Lefèvre au cours de l'expédition. Le résultat est un récit de voyage passionnant, un témoignage précis et bouleversant de la situation d'un pays engagé dans un conflit cruel et meurtrier.
On suit pas à pas, à travers le regard de Didier Lefèvre, les membres de l'équipe de MSF dans leurs tribulations pour traverser un pays en guerre, leurs relations avec les populations locales, empreintes de respect, de tolérance mais aussi de méfiance parfois, leur dévouement envers les blessés qu'ils doivent soigner avec des moyens plus que précaires. On fait ainsi la rencontre des divers membres d'une équipe déterminée à surmonter dangers et intempéries pour mener à bien la mission qui leur est impartie ; on entre en contact, par leur biais, avec les populations locales, fières et farouches, irréductibles et prêtes à défendre chèrement leur culture et leur territoire.
Le contexte dramatique dans lequel se déroule ce récit n'empêche pas de s'esclaffer et de sourire aux mésaventures de Didier Lefèvre qui raconte ici sa première grande mission de reporter-photographe et qui se retrouve ainsi propulsé subitement à des années-lumière de Paris et du confort occidental. Ses embarras, linguistiques, digestifs et autres, apportent, dans le déroulement des évenements, des respirations humoristiques qui, loin de nuire au sérieux du sujet, le dédramatisent au moment où la tension devient trop forte et donnent à ce reportage ainsi qu'à son narrateur une épaisseur et un « vécu » qui font de ce récit un grand moment de lecture, de découverte et d'information.
Le dessin sobre d'Emmanuel Guibert rehausse le côté réaliste du sujet, soutenu par les photos de Didier Lefèvre qui renforcent l'aspect « reportage » de la narration et lui apportent une intensité et une authenticité remarquables.
« Le Photographe » , plus qu'une bande-dessinée, est un témoignage sur l'engagement d'hommes et de femmes prêts à braver tous les dangers pour porter assistance à des populations en péril, un reportage sur la situation d'un pays lors d'un des grands conflits de la fin du XXème siècle, conflit qui, par ses répercussions dramatiques, est encore aujourd'hui au coeur de notre actualité.
Le contexte dramatique dans lequel se déroule ce récit n'empêche pas de s'esclaffer et de sourire aux mésaventures de Didier Lefèvre qui raconte ici sa première grande mission de reporter-photographe et qui se retrouve ainsi propulsé subitement à des années-lumière de Paris et du confort occidental. Ses embarras, linguistiques, digestifs et autres, apportent, dans le déroulement des évenements, des respirations humoristiques qui, loin de nuire au sérieux du sujet, le dédramatisent au moment où la tension devient trop forte et donnent à ce reportage ainsi qu'à son narrateur une épaisseur et un « vécu » qui font de ce récit un grand moment de lecture, de découverte et d'information.
Le dessin sobre d'Emmanuel Guibert rehausse le côté réaliste du sujet, soutenu par les photos de Didier Lefèvre qui renforcent l'aspect « reportage » de la narration et lui apportent une intensité et une authenticité remarquables.
« Le Photographe » , plus qu'une bande-dessinée, est un témoignage sur l'engagement d'hommes et de femmes prêts à braver tous les dangers pour porter assistance à des populations en péril, un reportage sur la situation d'un pays lors d'un des grands conflits de la fin du XXème siècle, conflit qui, par ses répercussions dramatiques, est encore aujourd'hui au coeur de notre actualité.
Commentaires
Une pensée pour Didier Lefevre mort en ce début d'année !
Il est mort d'une crise cardiaque chez lui à 49 ans ce qui n'est vraiment pas un âge pour mourir !
j'ai cette bande dessinée et je l'ai ressortie pour la relire demain ...
sincèrement
Visiter le site dédié à cet ouvrage hors norme : http://lephotographe.dupuis.com/