Femme-Peinte-en-Blanc
"La fille sauvage" Jim Fergus. Roman. Editions Le Cherche-Midi, 2004
Traduit de l'américain par Jean-Luc Piningre.
En 1999, une galerie New-Yorkaise décide de consacrer une exposition à un obscur photographe connu pour ses clichés réalisés lors de la crise de 1929. L'auteur de ces photos, Ned Giles, âgé de quatre-vingt-quatre ans, domicilié à Albuquerque (Nouveau-Mexique) est invité à se rendre à l'exposition. Là, il va se retrouver devant un des clichés les plus troublants qu'il lui ait été donné de réaliser au cours de sa vie. La photo a été prise en 1932 dans une petite bourgade de l'État de Sonora. Intitulée « La Niña Bronca », elle représente une jeune indienne apache, recroquevillée en position foetale dans la cellule d'une prison.
Cette photographie va replonger Ned Giles dans le passé, vers les années de son adolescence. Né à Chicago, Ned Giles va très tôt perdre ses parents. Sa mère meurt d'un cancer et quelques jours plus tard, son père, inconsolable, se suicide, lui léguant sa voiture ainsi qu' un petit pécule susceptible de lui permettre de s'offrir un appareil photographique.
Cette photographie va replonger Ned Giles dans le passé, vers les années de son adolescence. Né à Chicago, Ned Giles va très tôt perdre ses parents. Sa mère meurt d'un cancer et quelques jours plus tard, son père, inconsolable, se suicide, lui léguant sa voiture ainsi qu' un petit pécule susceptible de lui permettre de s'offrir un appareil photographique.
Livré à lui-même, l'adolescent passionné de photographie sait que s'il ne réagit pas très vite, il sera placé par les services sociaux dans une famille d'accueil. Travaillant à mi-temps comme serveur, plongeur et ramasseur de balles dans un très select club de Chicago, Ned Giles va tomber par hasard sur une annonce peu ordinaire.
Il s'agit d'une expédition organisée dans la Sierra Madre, entre les États mexicains du Sonora et du Chihuahua afin de retrouver la trace du fils d'un riche ranchero de la région qui a été enlevé par les indiens apaches. L'annonce s'adresse bien entendu au gratin de la société américaine en mal d'aventures et en aucune façon à un jeune orphelin sans le sou. Mais pourtant le jeune Ned va tenter l'aventure et va pour cela traverser le continent Nord-Américain du Nord au Sud afin de participer à l'expédition.
Quelques mois plus tard, enfin arrivé sur place, Ned Giles parvient à se faire enrôler dans l'expédition en se faisant passer, avec la complicité d'un journaliste local, pour un photographe délégué par le Chicago Tribune. Outre Big Wade, le journaliste à qui il doit son intégration à l'expédition apache, Ned va se lier d'amitié avec deux autres participants : Margaret Hawkins, une jeune étudiante en anthropologie de l'Université d'Arizona, et Tolbert « Tolley » Phillips, un riche et excentrique fils de famille qui ne cache pas son homosexualité, raison pour laquelle son père l'a contraint à participer à l'expédition dans le but « d'en faire un homme ».
Au moment où l'expédition apache se met enfin en route, un vieux chasseur solitaire capture dans les montagnes une jeune indienne apache et la ramène dans la petite ville de Bavispe où les habitants, ne sachant que faire de cette jeune fille qui se défend comme un fauve contre toute tentative d'approche, décident de l'enfermer dans une cellule de la prison locale en attendant de décider quel sera son sort.
L'expédition arrive à Bavispe et c'est à ce moment là que Ned Giles va découvrir celle que l'on a déjà surnommé la Niña Bronca , « la fille sauvage ».
Révoltés par les conditions de son incarcération, craignant que la jeune indienne ne se laisse mourir sous les yeux des badauds, Ned et Margaret vont tenter de trouver une solution pour lui rendre sa liberté. Ils proposent alors aux organisateurs de l'expédition d'utiliser la jeune fille comme monnaie d'échange auprès des apaches. En contrepartie, ceux-ci restitueront le fils du ranchero.
À force de persuasion auprès des organisateurs qui considèrent tout d'abord ce plan d'un oeil narquois, Ned et Margaret vont finir par l'emporter et réussir à libérer la jeune fille de sa geôle.
Commence alors une odyssée dans les montagnes de la Sierra Madre où Ned, Margaret et Tolbert, accompagné de deux éclaireurs indiens et d'un majordome anglais (qui n'est pas sans rappeler le personnage de Stevens des « Vestiges du jour » de Kazuo Ishiguro), vont s'enfoncer en plein territoire apache, affrontant maints dangers dont le redoutable et terrifiant Indio Juan.
Jim Fergus, après le succès de « Mille femmes blanches » son premier roman unanimement salué par la critique, revient avec « La fille sauvage » sur son sujet de prédilection : le génocide perpétré sur les amérindiens par les colons européens. S'inspirant librement de faits réellement survenus dans les années 1930, Jim Fergus nous offre ici un grand roman d'aventures prétexte à réflexion sur l'incompréhension culturelle et l'intolérance de civilisations contraintes de partager le même espace géographique.
Alors que « Mille femmes blanches » dénonçait l'un des plus odieux marchés établi par l'administration américaine à l'encontre des indiens cheyennes en 1875, « La fille sauvage » revient sur un épisode plus récent mais non moins scandaleux de l'Histoire des États-Unis d'Amérique.
Avec ce deuxième roman, Jim Fergus nous entraîne une fois de plus dans les grands espaces sauvages de l'Ouest américain, à la rencontre de personnages décrits avec une profonde humanité et confrontés à l'immense fossé culturel séparant deux mondes radicalement différents que l'ironie de l'Histoire a fait s'affronter dans un combat forcément inégal et perdu d'avance.
Commentaires
le temps est passé et je crois que je vais lire ce livre, le premier livre étant déjà loin
merci Pascal