tag:blogger.com,1999:blog-7291780992212261301.post5964023971054797138..comments2024-01-31T04:29:12.936+01:00Comments on Le Bibliomane: Eugène, Alphonse, Auguste...BOUALI Pascalhttp://www.blogger.com/profile/08391082074085229833noreply@blogger.comBlogger3125tag:blogger.com,1999:blog-7291780992212261301.post-60556627280204659672007-11-14T13:51:00.000+01:002007-11-14T13:51:00.000+01:00Merci bibliomane d'accepter ce petit texte, en sou...Merci bibliomane d'accepter ce petit texte, en souvenir des êtres humains qui furent chargés de reconstruire leurs frères<BR/><BR/>Raoul(les enragés)<BR/><BR/>La pâte de chair, de sang, de peau et d'os mélangés, palpitait sous le travail des asticots, levait, doucement gonflée des amorces de pestilence écoeurante. De la pourriture mijotée sous le soleil déjà pâle, se mouvaient les insectes noirs luisants. D'une galerie profonde improvisée en direction d'un sinus nettoyé, ils parcouraient, goulus, les corps maintenus solidaires par les vêtements tendus à bloc. Les corneilles, vives, criardes volaient la place aux rats trop nombreux à leur goût. Coup de bec précis, la chair molle rendait sang et eau saumâtre, chuintant vrai le sifflement des outres percées. Abcès de colère, accès d'ordurières pensées aphones, le désastre d'une vie s'étalait sous ses yeux dans un calme étonnant de laxisme abattu. <BR/>« Connard de paysan, t'aurais pas dû quitter le cul d' tes boeufs ! » <BR/>Raoul tira par les pieds, le corps lourd du soldat sans tête. Aidé du camarade de Troyes, ils envoyèrent fermement le mort sur la charrette déjà pleine. <BR/>Raoul s'assit sur le banc du char et cria : <BR/>« Allez hue Bijou, on reviendra d't'a l'heure pour les autres. » <BR/>Le cheval énervé, sautait entre les brancards, à chaque sabot posé sur une jambe ou un bras, traînant froid dans la boue. La main ferme qui le dirigeait, l'assurait de trouver droit devant, le chemin des plaines. <BR/><BR/>Raoul, le nez dans le ciel vieillissant, s'absorbait de vent du nord, présageant fort peu la venue de la pluie attendue. D'un crachat rauque et lourd, il atteignit le fond d'une tranchée d'où émergeait solitaire, le pied bien chaussé d'un soulier encore neuf. <BR/>Raoul cria à tue-tête la chanson de sa marâtre, bonne femme nourrice : <BR/><BR/>« Rigodon, le petit rigodin, <BR/>Rigodan le petit rigodu, <BR/>Rigodou le petit rit tout doux... <BR/> Regarde mon ange, les ânes ont des yeux, <BR/> Regarde ton nez, tes oreilles s'allongent un peu.<BR/>Rigodon, le petit rigodin, <BR/>Rigodan le petit rigodu, <BR/>Rigodou le petit rit tout doux.».<BR/><BR/>Ça s'est passé comme ça la vie des morts sots.(bertrand-môgendre)Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7291780992212261301.post-21986818623421507102007-11-11T19:55:00.000+01:002007-11-11T19:55:00.000+01:00Sybilline : Merci pour cette précision (Aragon) qu...Sybilline : Merci pour cette précision (Aragon) que j'avais omis de signaler.<BR/>Je conserve le texte de cette chanson que tu as gentiment joint à ton commentaire car il sera comme cela plus aisé à découvrir pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce texte.<BR/>Merci encore.BOUALI Pascalhttps://www.blogger.com/profile/08391082074085229833noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7291780992212261301.post-70556047477724136602007-11-11T19:02:00.000+01:002007-11-11T19:02:00.000+01:00Magnifique chanson de Ferré que je connais pas coe...Magnifique chanson de Ferré que je connais pas coeur, mais il ne faut pas oublier de dire que les paroles sont d'Aragon.<BR/>Je les copie ci-dessous, tu efface si ça fait trop long ;-)<BR/>Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles<BR/>Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu<BR/>Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus<BR/>Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille<BR/><BR/>Qu'un obus a coupé par le travers en deux<BR/>Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre<BR/>Et toi le tatoué l'ancien Légionnaire<BR/>Tu survivras longtemps sans visage sans yeux<BR/><BR/>On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve<BR/>On glissera le long de la ligne de feu<BR/>Quelque part ça commence à n'être plus du jeu<BR/>Les bonshommes là-bas attendent la relève<BR/><BR/>Roule au loin roule le train des dernières lueurs<BR/>Les soldats assoupis que ta danse secoue<BR/>Laissent pencher leur front et fléchissent le cou<BR/>Cela sent le tabac la laine et la sueur<BR/><BR/>Comment vous regarder sans voir vos déstinées<BR/>Fiancés de la terre et promis des douleurs<BR/>La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs<BR/>Vous bougez vaguement vos jambes condamnées<BR/><BR/>Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit<BR/>Déjà vous n'êtes plus qu'un nom d'or sur nos places<BR/>Déjà le souvenir de vos amours s'efface<BR/>Déjà vous n'êtes plus que pour avoir périAnonymousnoreply@blogger.com